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Des compétences au service de la recherche en physique

J’ai aimé …

J'ai toujours aimé comprendre le fonctionnement de ce qui m'entoure, trouver par moi-même et explorer. L'ENSIMAG m'a permis de faire tout cela pendant les années où j'y ai appris à fabriquer un processeur, un compilateur ou un OS.

Mais le gros plus de cette école, c'est le M des mathématiques. C'est ce qui apporte l'abstraction nécessaire pour évaluer les performances statistiques de tel choix technique, pour quantifier un impact sur des projets complexes à grande échelle.

Un autre atout important: la proximité des laboratoires de recherche tout autour du campus. En sortant de l'école j'ai ainsi pu décrocher mon premier poste en tant qu'ingénieur expert en systèmes distribués au laboratoire ID (maintenant l’équipe MOAIS du LIG) puis à l'INRIA où j'ai pu administrer plusieurs supercalculateurs et développer des middleware de grilles de calculs. J'ai finalement pris part à la conception de Grid'5000, une  grille de calcul intensif destinée à la communauté scientifique en informatique répartie à l'échelle nationale.

On passe au sérieux

Ensuite, je suis parti une année dans l'industrie où j'ai mis au point des supercalculateurs pour de grands comptes.

Mais l'appel de la recherche a été le plus fort et depuis 2009, je travaille au CERN. J'ai tout d'abord participé à une collaboration entre le CERN et Intel, au sein d'Openlab où j'optimisais des codes scientifiques pour de nouvelles architectures de processeurs. Désormais, je fais partie de l'équipe qui gère l'ensemble des données du CERN stockées sur bandes magnétiques : plus de 130 Pétaoctets de données critiques pour le laboratoire, stockées indéfiniment, pour lesquellesla préservation de chaque bit est primordiale. Dans ce contexte, j'essaye d'optimiser les transferts à grande échelle ce qui implique énormément d'optimisations très techniques, mais également pas mal d’études statistiques. Il y a quelques mois j'ai même été appelé à concevoir et fabriquer un détecteur de particules fines pour analyser l'air qui traverse les lecteurs de bandes afin de protéger l'intégrité physique des données d'éventuelles contaminations de poussières dans le centre de calcul ; plus un travail d’ingénieur physicien que d’informaticien !


Mon bilan

Mon séjour dans la recherche à Grenoble m’avait vraiment plu : ambiance, défis au quotidien en liaison avec les chercheurs, ouverture d’esprit. J’ai voulu retrouver cela en rejoignant le CERN et je n'ai pas été déçu : c’est un environnement extrêmement stimulant, sans compromis et qui offre sans cesse de nouveaux challenges à qui veut les relever.Certes je n’ai pas le statut de chercheur du CERN, mais dans ce milieu, l’ingénieur que je suis a sans cesse besoin de créer, d’inventer, d’imaginer, de développer, d’implanter, et c’est très valorisant. Je me suis appuyé sur tout ce que j’avais vu à l’Ecole : architecture informatique, logiciel, système, maths appli, et surtout c’est sur ces bases que j’ai continué à apprendre.