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La technologie au bloc opératoire

L’Ensimag

J’ai choisi la filière génie logicielle, qui m’offrait à l’époque le plus large spectre sur les technologies logicielles qui m’intéressaient. Je n’avais aucune idée précise de ce que je voulais faire, à part du snowboard. Professionnellement, une chose étais sûre néanmoins, je ne me voyais pas agir sur un maillon technologique perdu dans une grande chaine, je voulais faire quelque chose d’utile, avec un retour concret, direct, et rapide. Mon passage à l’Ensimag, (j’en prends conscience avec un peu de recul) a participé à structurer pensées, raisonnements et analyses, ce qui est une force pour la suite !

Le virus

J’ai découvert la chirurgie assistée par ordinateur un peu par hasard, en cherchant un stage de DEA (master2 recherche), effectué en parallèle de ma 3eme année. J’ai pu travailler au laboratoire TIMC (Grenoble) sur un projet de chirurgie maxillo-faciale assistée par ordinateur. Il s’agissait de travailler avec un chirurgien pour optimiser la position du maxillaire et de la mandibule pour les gens prognathes. C’est là que j’ai attrapé le virus. Les discussions avec les chirurgiens, la modeste contribution à la santé de chacun, le retour immédiat sur ce qui marche et aussi ce qui ne marche pas, le champ quasi-vierge de ce nouveau domaine. Il y avait (et il y a encore) beaucoup de place à l’innovation.

La rencontre

C’est au cours de ce travail que j’ai rencontré Stéphane Lavallée, chercheur émérite, qui reprenait à l’époque une petite société spin-off du laboratoire, PRAXIM, avec une ambition et une énergie débordante. Entre thèse et industrie, le choix vu vite fait, j’ai rejoint PRAXIM juste après l’école. On était 3, plein d’envie et d’idées, l’aventure commençait. La vie est faite de rencontres, de surprises et d’opportunités, celle-ci fut déterminante pour moi.

1er essai

Il faut essayer dans la vie. Et parfois se tromper. Tomber pour se relever, apprendre de ses erreurs. La période PRAXIM 1999-2008 fut foisonnante d’idées, de projets, de rencontres. On développait des produits pour de nombreux clients, dans tous les domaines chirurgicaux possibles : ORL, traumatologie, orthopédie,  etc… J’ai eu ma 1ere fille en 2006 en même temps que le lancement d’un produit majeur pour la société, après 2 ans de travail. L’aventure s’est arrêtée pour un certain nombre  d’entre nous suite à des déboires avec nos amis investisseurs. Mais on a beaucoup appris. 

2eme essai

On ne pouvait pas en rester là. On avait construit une page avec PRAXIM, nombreux sont ceux qui voulaient la continuer. Il suffisait de changer de coquille. J’ai créé BLUE ORTHO en 2008, avec Stéphane et un chirurgien américain, avec la ferme conviction qu’on pouvait développer la prochaine génération de produits pour l’orthopédie de reconstruction articulaire (prothèses de genou, hanche, épaule). Et c’est ce qu’on a fait, non sans embuches. J’ai eu ma 2eme fille en 2009 en même temps que la signature d’un contrat avec une société américaine, après 1 an de négociation et plus de 10 voyages aux USA cette année-là. J’ai eu mon 3eme enfant (un garçon) en 2012 en même temps que la pire période de stress que l’on ait connue chez BLUE ORTHO, au bord du gouffre. Il faut être bien entouré et soutenu pour mener de front création d’entreprise et vie de famille, et j’ai eu la chance de l’être. Nous avons pu développer notre produit à l’étranger, surtout Etats-Unis et Asie. Et nous avons été racheté par un groupe américain en début d’année, c’est un beau succès et une belle histoire qui continue.

3eme essai ?

Ca sera pour mon prochain témoignage en 2020 ☺